Hélène Thibaut, 29 ans, 2e dan, Alpes Judo Fontaine (Isère)
« Hélène ? Au premier abord, elle donne l’impression d’être timide, presque renfermée. Mais lorsqu’on la connaît… (sourire). Outre qu’elle est une sportive accomplie, ce qui la caractérise vraiment, c’est qu’elle combine harmonieusement la tête et les jambes. » Directrice technique du club d’Alpes Judo Fontaine, Corine Cucchiara, 5e dan, à la fois professeure et amie, condense en peu de mots la riche personnalité de cette ingénieure HSE (hygiène, sécurité, environnement) au sein de l’entreprise Air Liquide, basée à Sassenage, une commune située au nord-ouest de Grenoble.
C’est pourtant dans la Vienne, au JC Naintré, qu’Hélène découvre pour la première fois le judo. « J’ai débuté à six ans, l’âge minimum à l’époque, pour canaliser mon énergie débordante » , explique-t-elle, petit sourire aux lèvres. Un club familial où son envie de gagner s’exprime très vite. « Je me souviens avoir toujours été très impliquée, déterminée, faisant ce qu’il fallait pour obtenir la victoire. Chaque week-end, dès le vendredi, j’étais dans ma compet’ ! » En juniors, la voilà au pôle France de Bordeaux. Une structure avec laquelle elle obtient une cinquième place aux championnats de France 2009 en -63kg. « Sans doute l’un de mes meilleurs souvenirs, avec la présence de ma famille et des gens de mon club, comme Gérard Varraud, actuellement président et qui reste l’une des personnes qui comptent le plus pour moi dans mon parcours de judokate. »
Adepte d’o-soto-gari et uchi-mata, cette supportrice du Stade Rochelais Rugby fait le choix des études à dix-neuf ans, après une rupture des ligaments croisés du genou gauche. En obtenant d’abord un BTS à Tours, puis, après un stage chez Airbus dans la région grenobloise, en entrant en alternance et en master pour obtenir son diplôme d’ingénieure. Depuis quelques années, elle travaille sur les programmes spatiaux, et particulièrement le lanceur des fusées Ariane V et VI. Ne pouvant rester quotidiennement sans activité sportive (elle pratique le rugby, la course à pied et la musculation), celle qui se décrit elle-même comme « une battante, toujours de bonne humeur, mais parfois peut-être trop entière avec un fort tempérament qui peut me jouer des tours », a donc décidé de reprendre le judo. « C’est vraiment la discipline qui m’a toujours apporté beaucoup de plaisir, mais aussi de l’exigence et des valeurs. »
Proche de terminer les épreuves pour l’obtention de son troisième dan, une qualification puis une médaille lors des prochains championnats de France 2e division la saison prochaine l’« éclaterait pas mal ! » (sic), assure la jeune femme en quête de challenges. Pétillante et passionnée, Hélène possède quelques défauts ? « Parfois un peu nonchalante comme tous les gens doués », s’amuse Corine Cucchiara. « Le judo a cette formidable capacité à former des hommes et des femmes dans leur globalité », explique Hélène. Disons-le pour elle : elle en est un remarquable exemple.
Rédaction par la revue l’Esprit du Judo