Jonathan Stocker
23 ans, 2e dan, professeur au JC Spincourt (Meuse) et licencié à l’AL Neuves-Maisons (Meurthe-et-Moselle)
«Parfois, je me dis que le judo est la seule chose que je sais réellement faire ». Pour un jeune homme qui a réussi un bac scientifique, des études de com’ et vite décroché un emploi, Jonathan Stocker est bien modeste.
Mais si on le prend au mot pour se concentrer sur le judo, force est de constater que kimono, dojo et compétitions remplissent en effet une grande partie de sa vie. « 80 % de mon temps libre », précise-t-il.
Un sport commencé à sept ans parce que l’enfant était hyperactif et les parents conquis par les succès de David Douillet. Ce pur produit de l’Est, accent compris, ne s’est pas contenté d’un joli parcours de pratiquant. « Je ne suis pas un grand génie de la compétition », minimise-t-il, malgré le bronze décroché lors des championnats de France universitaire 1re division en 2016 en +100 kg. De quoi poser quand même la qualité du gaillard. « Jonathan a toujours été très investi, c’était un compétiteur, mais il n’avait pas la rage du résultat », se rappelle Yann Chozalski, son premier formateur marquant, à l’AJC Baroncourt, à soixante kilomètres au nord-ouest de Metz.
A l’adolescence, la maturité de Jonathan, jeune garçon appliqué mais solitaire, le conduit vers l’arbitrage. « Mon père, ancien arbitre de foot, m’avait pas mal branché sur le sujet », explique-t-il aussi. Son entraîneur le guide alors sur cet autre chemin avec bienveillance : « Un bon judoka, ce n’est pas seulement un champion du monde, c’est quelqu’un qui s’engage, qui aime son sport et qui le fait vivre », pose Yann Chozalski. Sérieux, cadré, le jeune homme multiplie les week-ends en tenue d’officiel, s’épanouit à diriger les combats et connaît un parcours d’arbitre fulgurant. Au point, il y a deux ans, et à seulement 21 ans, de se retrouver à la tête de la commission arbitrage du comité de Meurthe-et-Moselle, en tant que membre élu. Un parcours dans le judo pour se construire.
Et comme s’il n’en avait pas assez, il a rajouté la saison passée une troisième corde à son arc. Professeur au JC Spincourt, il donne désormais dix heures de cours par semaine aux petits et aux grands. « L’enseignement me ramène vers ce que j’aime bien dans le judo, cet esprit de combat, de faire ensemble aussi. Quand j’emmène mes jeunes en compétition, il y a cette atmosphère particulière qu’on ne ressent pas avec l’arbitrage. Ce sont des émotions fortes, et on se sent utile. »
Rédaction par la revue L’Esprit du Judo