Déborah Vialas, 31 ans, 1er dan, Marseillan Judo (Hérault)
« Lorsque mes parents se sont séparés, ou maintenant, alors que je suis devenue mère et que mon travail est particulièrement chronophage, ce sport m’a en permanence aidée, structurée. Il ne m’a jamais fait connaître l’échec, je n’y vois que des leçons de vie. »
Sourire constamment accroché aux lèvres, cette hyper-optimiste de nature marque par la spontanéité de ses propos et la facilité avec laquelle elle met des mots sur sa relation au judo. Une discipline débutée à quatre ans à Marseillan, une petite ville non loin d’Agde. « À l’époque, ma marraine était mariée à Roger Vachon (ancien international, médaillé mondial -95kg en 1981 et actuel président de la ligue Île-de-France, NDLR). Ma mère, qui voulait me mettre au sport, a entendu parler du judo par ce biais. J’ai donc débuté toute jeune, avec Hervé Navarro comme professeur. »
Adolescente, la discipline est un précieux refuge lorsque ses parents décident de divorcer. « À ce moment-là, le judo est devenu une échappatoire autant qu’un cocon amical. Je rencontre à ce moment-là celle qui va devenir ma meilleure amie, Myriam. Nous ne nous sommes jamais perdues de vue. Je suis d’ailleurs devenue la marraine de son fils. » À cette période, elle aide déjà sa mère au sein de Santoni Immobilier, l’entreprise familiale spécialisée dans la transaction et la location. Avant de gravir les échelons un à un. « Jusqu’à trente ans, j’allais souvent faire le ménage le samedi dans les biens immobiliers que nous avions en gestion pour pallier le manque de personnel. Pas question d’avoir de passe-droit. »
Gérante de quatorze agences (autour d’Agde, Béziers et Mèze) et quatre-vingts collaborateurs, cette maman d’un petit Louis (cinq ans) voit des parallèles évidents entre sa profession et le judo. « Dans mon management, c’est un randori permanent, en se fixant un seul objectif. Si on s’éparpille, on s’égare », glisse-t-elle avec un petit clin d’œil. « Déborah est une leader et le judo lui a permis de se réaliser par elle-même, de se structurer et de se dépasser, analyse Cécile Fiorentino, la maman. Dans l’immobilier, c’est à la fois du travail personnel et collectif. »
Sacralisant ses deux cours hebdomadaires, Déborah aimerait enfin passer son deuxième dan. « Cela fait quinze ans que je suis premier dan, c’est beaucoup trop, plaisante celle qui est toujours partante pour tout. J’ai l’habitude de faire de mes journées de vingt-quatre heures des journées de soixante-douze heures. Donc trouver du temps pour préparer mes katas ne devrait pas poser de problème », assure cette jeune femme authentiquement pétillante.
Rédaction par la revue l’Esprit du Judo