Elodie Marchal
34 ans, 2e dan et professeur d’EPS (Essonne)
À sept ans, Élodie est déjà sur les tatamis du club de son petit village, du côté de Brétigny-sur-Orge. « J’ai toujours été très dynamique, très sportive. Petite, je faisais une activité différente tous les soirs, roller, basket, tir à l’arc, gymnastique, natation et même dessin, tout y est passé ! » Bernard Jouan, son premier professeur, trouve les clés pour la faire persévérer en judogi. Au lycée, l’adolescente rentre au pôle France de Brétigny. Beaucoup de compétitions nationales mais, très vite, les championnats passent au second plan. Car la jeune fille choisit la voie de l’enseignement.
Après un DEUG « éducation-motricité » et une licence STAPS parcours « entraînement sportif », l’Essonnienne passe le concours en interne pour être professeur d’EPS. Celle qui encadre déjà les jeunes au club de Brétigny et qui multiplie les diplômes – elle décrochera également un diplôme d’État d’éducateur sportif – est aujourd’hui titularisée au collège du Sacré Cœur de Savigny-sur-Orge. Elle donne aussi des cours de judo à l’Université d’Évry depuis trois ans. La transmission, toujours, se nourrir aussi. « Mes deux casquettes de professeur d’EPS et de professeur de judo en club m’apportent énormément en termes de pédagogie. Le côté transversal de l’EPS m’a permis de voir plus large. Et puis, il y a aussi les cours à la fac qui me donnent une bonne base théorique et des connaissances sur les réglementations. »
Grégory Boulicaut a rencontré Élodie en venant inscrire ses enfants au dojo. Devenu président du club de Brétigny, il ne tarit pas d’éloges sur la jeune femme. « C’est quelqu’un d’extrêmement fiable et sa capacité d’adaptation selon les profils des élèves et leurs objectifs est très fine. Sa qualité d’écoute lui permet d’emmener ses élèves à un excellent niveau. Mes enfants, qui ont commencé le judo à ses côtés, sont maintenant ceinture noire et se tournent eux aussi vers l’enseignement. Et puis, son esprit d’équipe avec les autres enseignants et son ancienneté font d’elle une pierre angulaire de notre club. »
Parce que sa nature de combattante fait d’elle quelqu’un de naturellement engagée, elle a aussi pris des responsabilités sur le plan politique, en tant que conseillère municipale pour les commissions scolaires et sportives. « Mon objectif, c’est le sportif mais, après avoir passé mon diplôme d’État, j’ai eu la possibilité de m’engager et ma liste est passée. C’était une bonne occasion de promouvoir mes deux passions : le sport et l’éducation. » Avec, forcément, le judo comme repère, comme guide. « Le cadre et les rituels de notre pratique sont un bien précieux, ne les banalisons pas. Les enfants qui ont des difficultés familiales apprécient cette rigueur, c’est un socle qui leur donne confiance. J’essaie de leur transmettre des principes qui vont au-delà du sport, le respect bien sûr mais, aussi et surtout, le plaisir et le fait de croire en eux. Quand mes élèves du collège me voient enfiler mon judogi et mettre ma ceinture noire, ils sont souvent surpris. » Mais le message est là. ED
Rédaction par la revue l’Esprit du Judo