Mélanie Percheron,37 ans,5e dan, Sainte-Geneviève Sports Judo (Essonne)
Sa hantise ? La routine. Son credo ? Accompagner, monter des projets et transmettre. Une ambition en forme de passion que Mélanie essaie d’assouvir à travers ses deux principales casquettes de cadre technique et d’arbitre international. Et, au centre de tout, le judo, découvert à la télévision à l’âge de six ans. « Je faisais déjà de la natation et de l’alto mais, un jour, je suis allée au dojo qui se trouvait juste au-dessus de la piscine. J’ai accroché tout de suite car cela me défoulait et parce que j’aimais battre les garçons (rires). » À treize ans, cette perfectionniste, qui s’adonne volontiers au ski et au surf, lance son parcours « haut niveau » : classe départementale dans la Sarthe, pôle espoirs à Nantes puis pôle France à Orléans. Son meilleur résultat, lui, arrive en 2007 : une médaille de bronze aux championnats de France 2e division en -63kg. « J’ai passé un cap ce jour-là, en me focalisant uniquement sur le combat que j’allais faire. Ne pas penser « journée » mais plutôt « instant T ». Un déclic pour moi l’hyperanxieuse, qui guide désormais mes différentes activités. »
Lucide, elle reconnaît bien volontiers ne pas avoir été une grande championne,notamment par un déficit tactique selon son analyse. Des blessures au genou et le choix des études aussi, comme ce cursus suivi en STAPS en parallèle des cours qu’elles donnent à l’US Orléans Judo. En 2008, elle obtient son professorat de sport : direction la Normandie, comme coordinatrice de l’équipe technique régionale (ETR). Où débutera, trois ans plus tard, sa carrière d’arbitre. « Une manière d’être présente dans le judo de haut niveau, dans un rôle qui me comble puisque cela nécessite de l’exigence et une recherche de l’excellence. » Arbitre nationale en 2012 – année où elle est mutée à Paris – puis continentale en 2016, cette judokate multicartes s’est fait une spécialité des dossiers sur la formation et l’emploi. « Mélanie est brillante, rapide, curieuse, et a une vraie capacité à l’autocritique, explique Thierry Marchand, actuel coordonnateur de l’ETR de la ligue Centre-Val de Loire, entraîneur de Mélanie lorsqu’elle était athlète au pôle France. Elle a par ailleurs une vraie sensibilité, ce qui peut parfois être vu comme une faiblesse dans un milieu majoritairement masculin, et parfois assez macho, comme le judo, ajoute-t-il. C’est une belle personne, qui ne triche pas, ce qui me semble le plus important. »
Nommée en Occitanie en février 2019, elle vient de retrouver l’Île-de-France depuis début décembre comme coordinatrice de l’ETR. Un retour au sein de la plus grande ligue de France pour celle qui devait normalement passer son examen d’arbitre mondiale fin 2020. Mais l’arrêt quasi total du circuit international en a décidé autrement. Pas de quoi angoisser Mélanie, qui sait que la voie de la réussite passe par le respect d’une forme de sagesse, acquise sur un tatami de compétition un jour de juin 2007 et dont elle a fait l’un de ses crédos : « step by step* ».
* une marche après l’autre
Rédaction par la revue l’Esprit du Judo