Si certains peuvent encore douter que le football est le sport le plus populaire du monde, voilà trois histoires qui feront peut-être changer leur fusil d’épaule.
Au Montauban FC-TG, le sport adapté comme vitrine – Occitanie / Tarn-et-Garonne
S’adapter aux personnes en situation de handicap pour leur permettre l’accès à la pratique du football, voici le pari tenté et réussi du Montauban Football Club Tarn-et-Garonne et de Lolita Martin. « J’ai souhaité mener à bien ce projet dans le cadre de mon BMF. Cela faisait pas mal de temps que le club voulait mettre ça en place et je me suis lancé après avoir obtenu l’aval de la direction. » Avec l’aide précieuse de Corentin Da Costa qui leur a permis de se rapprocher de l’ESAT de Pousinies et de la Fédération Française de Sport Adapté, la jeune femme et son équipe ont franchi les étapes une par une. « Nous avons d’abord mis en place des séances libres où chacun avait la possibilité de venir s’essayer au football. Dès lors que nous avions un groupe de joueurs stable, nous avons pu composer un vrai staff avec Patrick Gibert, spécialiste des personnes en situation de handicap, Ernesto Puig Salazar, le responsable sportif de l’ESAT et moi-même. » Aujourd’hui, c’est une douzaine de personnes qui s’entraîne une fois par semaine et Lolita ne désespère pas de pouvoir agrandir l’effectif. « Certains pratiquants se rajoutent petit à petit et nous essayons de trouver un autre ESAT susceptible de nous rejoindre dans cette démarche pour offrir la possibilité au plus grand nombre de taper dans le ballon. » Les bienfaits du projet sont nombreux et les retombées très positives pour le club qui envisage même de rentrer dans un championnat de sport adapté très prochainement. « Cela nous rapporté quelques licenciés et vient aussi valider notre slogan « Sport pour tous ». Le club est mis en lumière pour les bonnes raisons et nous voulons montrer d’une part, qu’enseigner le sport adapté est à la portée de tous et d’autre part faire comprendre aux jeunes que le football est accessible à chacun. » Prochaine étape pour Lolita Martin et son équipe, la mise en place de rencontres amicales contre les équipes du club et l’accès aux séances d’entraînement des « valides » pour les joueurs les plus à leur avantage.
Jacques Pawawi, le foot amateur comme véritable bonheur – Occitanie / Hérault
Président du Stade Lunaret 1913 depuis plus de 10 ans, Jacques Pawawi est avant tout un fervent défenseur du football amateur et des valeurs de ce sport. « Je suis président mais aussi éducateur. Ce qui me tient le plus à cœur, c’est cette notion de partage que l’on peut avoir avec les enfants et leurs parents. Tout ce que l’on fait au Stade Lunaret est fait avec le cœur. J’aime rappeler qu’il n’y a pas que le foot mais aussi tout ce qui est autour : la discipline, le respect, le plaisir. » Originaire de Nouvelle-Calédonie, celui qui a aussi porté les couleurs du Stade sur le terrain est toujours présent aux côtés de ses licenciés. « Certains peuvent être dans des situations difficiles et le football est un formidable moyen de mettre cela de côté le temps d’une séance d’entraînement ou d’un match. Lorsque je vois les gamins avec le sourire, marquer un but ou gagner des matchs, je n’ai besoin de rien d’autre. » Chez le doyen des clubs montpelliérain, tout tourne autour de la passion et de l’échange. « Je trouve que le football amateur se meurt à petit feu ces dernières années avec tout ce que l’on peut proposer à certains. Chez nous, il n’y a rien de tout ça mais je peux vous assurer que lorsqu’un joueur arrive ici, il a vraiment du mal à en partir parce que nos plus grands moments de bonheur sont ceux que l’on passe tous ensemble, autour d’un bon barbecue et d’une grillade. » Au club depuis 30 ans, le président Pawawi considère le football comme l’école. « Parce que tout le monde a le droit et devrait avoir la possibilité de le pratiquer ! Le foot est vraiment quelque chose qui fait du bien alors pourquoi ne pas donner la chance à tout le monde, peu importe son niveau ? » Président passionné, Jacques a sa recette bien à lui pour attirer de nouveaux licenciés. « Il faut avoir le sourire ! Vous savez, notre petit club vit bien avec les moyens qu’il a et nous faisons avec. Ces moyens, ce sont nos licenciés qui nous les donnent et l’on se doit de prendre soin d’eux. » S’accrocher à quelque chose et donner ce que l’on peut aux autres, telle pourrait être la devise de ce qui est bien plus qu’un club de football !
Au VYCAF, une équipe vétérans mixte est née – Île-de-France / Essonne
Elles s’appellent Valérie et Corinne, jouent sous les couleurs de Val Yerres Crosnes Association Football et ont la particularité d’évoluer avec les garçons. « Effectivement, ce n’est pas courant de voir ça. Peut-être même que nous sommes des pionniers à ce niveau-là mais c’est une solution qui contente tout le monde, c’est bien le plus important » déclare Gilles Thelliez, le manager du club parisien qui compte aujourd’hui dans ses rangs plus de 800 licenciés. « Nous avions une équipe séniors féminine dans le temps mais celle-ci a disparu faute de licenciées. Valérie et Corinne avaient envie de continuer et nous leur avons donc proposé d’évoluer avec l’équipe vétérans plus de 45 ans après avoir fait un courrier au district qui nous a fait comprendre que notre démarche allait dans le bon sens. » Bien qu’ayant disputé quelques rencontres amicales avec leurs nouveaux coéquipiers, les deux femmes ont été stoppées dans leur élan par la crise sanitaire. Pas de quoi cependant les décourager. « Elles s’entraînent et j’imagine qu’elles prennent beaucoup de plaisir puisqu’elles répondent souvent présentes. L’ambiance dans l’équipe est très bonne et tout le monde a su s’adapter afin que chacun puisse prendre un maximum de plaisir. Corinne et Valérie sont deux bonnes joueuses. Techniquement, elles sont largement au niveau. La seule différence notable se situe au niveau athlétique. » Cette initiative pourrait éventuellement donner des idées à d’autres clubs qui qui ne possèdent pas un effectif suffisant pour bâtir une équipe séniors mais seulement quelques joueuses disposées à pratiquer le football. « C’est exactement le problème que nous rencontrons. Nous manquons d’adhérentes pour évoluer dans cette catégorie et les candidates ne se bousculent pas au portillon. Malgré tout, nous avons un réservoir intéressant en U18 et dans les autres catégories de jeunes qui pourrait nous permettre d’ici 1 ou 2 ans de proposer à nouveau de la pratique en compétition pour les adultes. » Pour le plus grand plaisir, on l’imagine, des deux femmes.
Rédaction par la revue Vestiaires