Fouler les pelouses pour le simple plaisir fait aussi partie des motivations de millions d’acteurs du dimanche pour qui la compétition n’est pas la priorité.
Guillaume Troboa, la passion de l’arbitrage – Bretagne / Finistère
Il n’a rien oublié… Son premier match, son premier carton jaune, son premier penalty… Mais dans cet album à souvenirs, pas de but ni d’arrêt. Car Guillaume Troboa n’est pas joueur mais arbitre de football.
Voilà plus d’un quart de siècle que cet homme de 41 ans écume les terrains de Bretagne. Aujourd’hui, il officie au centre et en tant qu’assistant en National 2 et en Régional 1. Avec plus de mille matchs au compteur, le Brestois a même publié une passionnante chronique en six volets dans Ouest-France le journal local pour raconter sa vie d’homme en noir.
Guillaume n’a qu’une quinzaine d’années quand il décide de prendre le sifflet. L’adolescent timide force sa nature pour diriger des adultes et prend confiance en lui. Vingt-six ans plus tard, il n’a jamais regretté ce choix même si l’arbitrage occupe une immense place dans sa vie personnelle. “Quatre heures d’entraînement par semaine plus tous les week-ends d’août à mai, nous confie-t-il. Mes proches le comprennent difficilement mais c’est ma passion.” Une passion dévorante qui le pousse encore aujourd’hui à sillonner sa région sans aucune lassitude.
“J’ai tissé des liens avec des joueurs, des dirigeants et le public”. On peine à croire que supporter et arbitre deviennent amis. “Et pourtant… L’erreur est humaine mais je me montre toujours juste dans mes décisions. Autoritaire sans faire excès d’autoritarisme, un bon arbitre est celui dont on ne parle pas…” Critiques et insultes lui passent au-dessus désormais. “Jeune, on se veut plus sensible. Avec le temps, on fait la sourde oreille, on se blinde… Mais on n’est pas insensible. Moi, j’évite que ma famille vienne au match…”
Parmi ses grands moments, Guillaume Troboa cite la finale nationale poussins à Clairefontaine en 1997 à laquelle le petit Karim Benzema participait. Désormais, l’arbitre se fixe un horizon. “J’aimerais atteindre les 30 ans d’arbitrage. Et d’ici, la fin de ma carrière, ma récompense ultime serait d’officier au centre pour la finale de la coupe de Bretagne.” Un coup de sifflet final en apothéose.
La Guideloise aime la coupe – Bretagne / Morbihan
Après deux saisons plombées par le Covid, La Guideloise retrouve le goût des bons résultats. Relégué en 2020 en District 1 en raison de l’arrêt des compétitions puis resté à cet échelon en 2021, le club de la commune de Guidel dans le Morbihan reprend son ascension.
Premier de son championnat, l’équipe dirigée par Samuel Tatard, profite également de la coupe pour briller sur les terrains bretons. Auteur d’un joli parcours en coupe de France qui l’a menée jusqu’au 4e tour, la formation bleue et blanche flambe en coupe de Bretagne. La Guideloise a éliminé Pontivy (3-2) un club de Régional 2 et surtout Douarnenez (5-3) pensionnaire de Régional 1 ! “Des exploits sur le papier car ces clubs évoluent à un niveau supérieur mais dans le contenu, ces succès ne sont pas usurpés”, assure l’entraîneur guidélois qui complète : “Je suis très fier de mes joueurs. Ils se prennent au jeu. On vit des moments de joie collective. C’est pour ça qu’on joue au foot ! Et la coupe procure des émotions et du bonheur comme aucune autre compétition.”
Arrivé en 2020 avec l’objectif de remonter, Samuel Tatard, salarié au FC Lorient, s’appuie sur un groupe de jeunes issus de la génération 1998. “Le projet consiste à créer une dynamique positive. Ils sont amis et tous originaires de Guidel. Ils évoluaient ensemble en équipes de jeunes. Certains ont poursuivi au club, d’autres y sont revenus… Ils se côtoient en dehors du foot et provoquent une belle cohésion. J’ai intégré d’autres jeunes de 18-19 ans en plus de quelques anciens pour encadrer tout ça !”
Le technicien n’est pas étranger à cette ambiance. “Je note qu’ils viennent et repartent de l’entraînement avec le sourire. Ils adhèrent et prennent du plaisir”, glisse-t-il. La Guideloise regarde de nouveau vers le haut. “Ce club dispose des structures pour évoluer au niveau régional. C’est sa place”, prévient Samuel Tatard qui formule un vœu : “J’espère garder tout le groupe pour continuer à grandir. Si on parvient à monter, ce sera plus facile…”
Crédit photo : Newsouest
Le FC Tiki Taka pour le plaisir – Alsace / Haut-Rhin
Le tiki-taka. Tous les amoureux de football, de beau jeu et de la sélection espagnole connaissent ce concept.
A Mulhouse, une poignée d’amis a repris cette appellation fin 2018 au moment de se réunir pour pratiquer leur sport favori. Au départ, une dizaine de potes, qui fréquentent le lycée Jeanne D’Arc de la ville alsacienne, se retrouve sur un terrain pour taper le ballon. Trois ans plus tard, ils sont 26 pour la plupart étudiants et forment le FC Tiki Taka ! Une équipe non-officielle qui n’a que le plaisir comme raison d’être. “On évolue tous dans des clubs de la région. Mais on voulait jouer entre nous”, raconte Felix (22 ans), l’un des fondateurs et bon manieur de ballon ce qui lui vaut le privilège d’endosser le rôle de coach.
Au fil des mois, le FC Tiki Taka accueille de nouveaux éléments pour certains très talentueux. Un joueur vient du Portugal, un autre de Lituanie ou de République tchèque. “Ils s’incorporent en fonction de leurs disponibilités, explique Felix. Avec nous, ils jouent sans pression en totale liberté.” La joyeuse troupe se donne rendez-vous sur des terrains du territoire mulhousien pour affronter des équipes de clubs officiels qui les sollicitent pour disputer des matchs amicaux. Car la réputation du FC Tiki Taka prend de l’ampleur.
Au point que désormais, l’idée de créer un club affilié à la Fédération Française fait son chemin. “On aimerait bien. On a monté des dossiers auprès de communes mais c’est compliqué car elles sont très sollicitées”, regrette Felix qui annonce une première étape : la création d’une association histoire de poser un cadre juridique. Mais pas question de dévier de la vocation première des copains. “Se faire plaisir et évoluer dans le fair-play. C’était notre objectif et on va continuer ainsi sans se prendre la tête.”
Avec un photographe, un community manager, et une communication renforcée le FC Tiki Taka n’a pas fini de faire parler de lui.
Rédaction par la revue Vestiaires