Mettre en lumière ce qu’est capable aujourd’hui d’apporter le football amateur, tel est le point commun de ces trois histoires qui nous ramènent aux vraies valeurs du sport.
Florian Bolmont veut vivre son « Histoire de Coupe » – Bourgogne-Franche-Comté / Haute-Saône
Supporter du FC Sochaux Montbéliard, Florian Bolmont s’est lancé un défi fou il y a quelques semaines : assister à un match de coupe de France lors de chaque tour. « L’idée m’est venue en voyant quelques passionnés de football vivre une aventure similaire la saison passée, comme Basile Brigandet ou Arthur Léonard de Foot Multiple. Ajouté à cela que je suis un grand fan de cette compétition qui est pour moi la plus belle, voilà le résultat. »
Son tour des stades a débuté près de chez lui, en Haute Saône, par une affiche du 1er tour qui opposait Pays de Luxeuil (D3) au SG Héricourt (R3). « L’une de mes motivations est de me prouver que je suis capable d’imaginer un projet, de le monter et surtout de le vivre. Tout au long de ce périple, je vais partager avec ma communauté via un compte Twitter intitulé @HistoiredeCoupe de façon à promouvoir le foot amateur. » Enthousiaste à l’idée de faire vivre sa passion au plus grand nombre, ce jeune vésulien de bientôt 23 ans compte bien mettre en avant le charme de la coupe. « J’ai envie de faire suivre les parties en direct et de montrer à chaque tour ce que représente la coupe de France pour le monde amateur, surtout lors des premiers. J’ai hâte de voir les équipes tirer leurs épingles du jeu au fil d’exploits et de matchs à rebondissements. »
11 tours attendent encore Florian avant la finale le 08 mai prochain au Stade de France. Pas de quoi l’inquiéter pour autant. « Même si un tel projet a un coût, je me suis préparé à vivre chaque étape à fond, à découvrir de nombreuses ambiances dans les stades et à faire tous les efforts nécessaires pour sa réalisation. J’ai d’ailleurs la chance de bénéficier du soutien de deux partenaires StadiumGO, qui me permet de proposer des trajets de covoiturage pour les matchs auxquels j’assiste et Rematch, une application mobile qui me propose de filmer les actions des matchs et de les poster sur la plateforme pour en faire profiter leur communauté. » Avant d’espérer peut-être que certains clubs lui ouvrent leurs portes et leurs coulisses…
Crédit Photo : L’Est Sports Franche-Comté
Les 24 heures… du foot – Pays de la Loire / Sarthe
Imaginées et organisées par un collectif de joueurs de l’ES Moncé-en-Belin, les 24 heures du foot ont connu au mois de juillet une 3ème édition remplie de succès. « Cette idée est née autour d’un apéro » sourit Cyprien Gendron, l’instigateur du projet. « Nous avons monté ensuite une structure indépendante de notre club qui se charge de l’organisation pour ne pas mettre ce dernier en difficulté. » De 16 équipes en 2019, les sarthois ont accueilli cette année sur leurs infrastructures « dignes d’un club de National » 57 formations. « C’est une belle croissance due notamment au fait que nous avons mis en place cet été la première édition féminine qui a rassemblé 13 participants. C’est un événement national ouvert à tous les clubs. Nous avons l’ambition et la volonté de devenir un rendez-vous majeur du football amateur en France. »
Et que ceux qui pensent que ce tournoi est basé uniquement sur la rigolade se détrompent immédiatement ! « Certes, il y a un côté jovial et nous souhaitons que la bonne ambiance soit au rendez-vous mais cela reste une vraie compétition, un réel défi physique. Du samedi midi au dimanche midi, chaque équipe joue un match de 10 minutes toutes les heures. Ce qui donne en général entre 20 et 26 rencontres disputées en fonction des résultats. Ce n’est jamais la meilleure équipe qui gagne mais celle capable de tenir la distance et de présenter le meilleur collectif. Chaque année, 10% d’entre elles abandonnent en cours de route. »
Pour les filles, c’est le même combat. « Simplement, elles démarrent la compétition un peu plus tôt de façon à ce que toutes les phases finales se déroulent en même temps. Pour l’anecdote, c’est l’équipe de PiedsCarrés-Féminin qui s’est adjugé cette 1ère édition avec des joueuses venues de toute la France et même d’Espagne. » Avec un groupe de presque 10 personnes qui travaillent toute l’année sans relâche à l’organisation et la présence d’une centaine de bénévoles le jour J, ces 24 heures du foot ont, semble-t-il, encore de belles années devant elle.
Bidache, un paradis pour l’intégration – Nouvelle-Aquitaine / Pyrénées-Atlantiques
Petit club de 180 licenciés, l’AS Bidache FC a récemment reçu le prix Solidarité et Inclusion des Trophées Philippe Séguin pour son dispositif d’accompagnement et de soutien aux migrants. Une récompense qui a mis un joli coup de projecteur sur le club du président Mikaël Augustin. « C’est quelque chose qui s’est mis en place naturellement. Nous avons accueilli un jeune, puis deux, puis trois, pour aller jusqu’à 5 car nous savons que le football appartient à tout le monde. Devant les difficultés que chacun rencontrait, nous avons décidé de les aider à s’intégrer. »
Pris en charge par une association dont les locaux sont proches du stade, les jeunes migrants ont ainsi bénéficié d’un soutien important. « Nous les avons accompagnés au niveau scolaire, avec un professeur qui leur a enseigné des cours particuliers, notamment de français pour débuter et faciliter leur intégration. Nous les faisons jouer dans nos équipes mais aussi encadrer des stages de jeunes pendant les vacances de façon à ce qu’ils suivent des formations professionnelles et puissent s’insérer dans la vie active et culturelle. Enfin, nous avons pris soin d’eux pendant la crise sanitaire car ce n’était vraiment pas facile. »
Symbole de la réussite de ce dispositif, l’un des premiers garçons à avoir tapé à la porte, Demba, vient d’obtenir son BTS et de trouver un travail. « C’est une fierté. Le club l’a aidé quand il en a eu besoin et nous sommes ravis qu’il puisse aujourd’hui prendre son envol avec un certain bagage. L’ASB et le village auquel il appartient ont démontré toute leur solidarité et leur attachement aux valeurs du sport. Le plus important pour nous est qu’ils soient heureux là où ils sont. »
Au Pays Basque, on ne compte pas s’arrêter là dans cette mission d’inclusion comme le précise Mikaël. « Nous avons également incorporé avec les vétérans un joueur de sport adapté et ouvert une section de Foot Loisir car on se doit d’accueillir tout le monde. » À terme, l’idéal serait de former ces jeunes à devenir éducateurs de football et ainsi prodiguer de précieux conseils aux licenciés bidachots.
Rédaction par la revue Vestiaires