Exagérée ? Non, pas vraiment. La passion pour le football peut parfois être débordante mais s’avère aussi magnifique lorsqu’elle se transmet de père en fils. Illustrations.
ASC Aureilhan Football, de génération en génération – Occitanie / Hautes Pyrénées
Ils s’appellent Michael Merle (avec le ballon) et Jean-Christophe Mur (à sa gauche), et sont des bénévoles très investis dans la vie de l’ASCAF. Leur point commun ? Ils sont tous deux fils de dirigeants ayant également beaucoup œuvré pour le club occitan.
« Le papa de Jean-Christophe a été président du club il y a quelques années. Sous son mandat, le club se portait vraiment bien, tant au niveau sportif avec des équipes de jeunes qui évoluaient en Ligue que sur le plan associatif. Mon père quant à lui fait aussi partie des dirigeants historiques » explique le premier nommé. Et comme la passion du football se transmet de père en fils « JC » et Michael suivent le même chemin. « Aucun de nous n’a de fonction officielle mais nous avons occupé de nombreux postes : joueur, entraîneur, membre du bureau, dirigeant, arbitre, responsable de l’école de foot et j’en passe. Notre objectif est d’agir dans l‘intérêt du club, de prendre les bonnes décisions afin que tous nos licenciés soient dans les meilleures dispositions. »
Très liés à leur association, les deux hommes ont même une aventure commune sur le banc de l’équipe fanion, l’espace de deux saisons. « Pour boucler la boucle, je suis revenu jouer un an dans mon club de cœur. Les deux saisons suivantes, Jean-Christophe et moi-même avons entraîné l’équipe première et de nombreux souvenirs se sont créés : une montée manquée pour un petit point, un huitième de finale de coupe du Midi et une demi-finale de coupe de Bigorre. Pour un petit club comme le nôtre, c’était exceptionnel ! »
Un « petit » club rural et atypique mais auquel on s’attache réellement. « Certains joueurs n’en ont jamais connu d’autres, ce qui est relativement rare de nos jours. » Bien que leurs trois filles n’aient pour l’instant pas montré un intérêt particulier pour le football, l’aînée de Jean-Christophe, sous l’impulsion de son papa, met quelques fois le pied à l’étrier. « Il a cette année la responsabilité des petites catégories et sa fille lui donne un coup de main en tant qu’éducatrice. Transmettre, éduquer, les Mur ont ça dans le sang.»
Gérard Bence, sa passion du football en écriture – Hauts-de-France / Côte d’Opale
À presque 70 ans, Gérard Bence poursuit son voyage sur et aux abords des terrains de football. Éducateur U9, U10 et entraîneur de la troisième équipe de l’US Blériot-Plage, l’homme s’est récemment distingué avec la sortie de son ouvrage intitulé « Si on parlait foot… » et sa ferme intention de remettre le football amateur à la place qu’il mérite. « J’ai été correspondant sportif pour un journal local pendant des années et je me plaisais aussi beaucoup à faire des portraits d’acteurs du football, notamment peu connus mais qui méritaient d’être mis en avant, comme les éducateurs de districts ou de niveaux régionaux. Ajouté à cela quelques textes plus personnels et voici comme est né mon livre. »
Éducateur depuis ses 22 ans, l’auteur affirme continuer à entraîner par passion. « Dans mon livre, j’ai essayé d’expliquer ce qu’est la passion. C’est un exercice très difficile car cela ne s’exprime pas mais se vit. Parfois, on aimerait bien en être débarrassé car elle est dévorante, mais je n’y suis jamais parvenu. Entraîneur je suis, entraîneur je reste. » Pendant 30 ans, Gérard Bence ne s’est jamais arrêté d’enseigner le football, passant même tous les jours de la semaine sur le rectangle vert. « Je me considère comme un enseignant du football mais aussi comme un amateur, celui qui aime ce sport. »
Né dans le quartier du Petit Courgain à Calais et « entouré de très bons footballeurs », il se rappelle encore de cette période où il ne se rendait pas compte de ce qu’était le football. « À l’époque, on ne pouvait pas commencer le foot aussi tôt qu’aujourd’hui. On débutait tard, vers 13, 14 ans. Alors on pratiquait ce que l’on appelle plus communément le foot de rue, sans savoir mettre de mots sur ce qu’était un contrôle ou une reprise de volée. Jouer au quartier avec les copains fut une merveilleuse école de la vie. Aujourd’hui, il est regrettable de ne plus trouver autant de plaines qu’avant pour que les enfants puissent pratiquer, s’amuser et s’épanouir » Symbole que le foot est quelque chose de magnifique à vivre.
À la Stella-Maris, dans les buts de père en fils – Bretagne / Finistère
Comment ne pas évoquer la famille Bosser lorsque l’on parle du club de la Stella-Maris de Douarnenez ? Impossible. Surtout lorsque l’on sait que pas moins de trois générations se sont succédées pour garder les cages finistériennes. « Mon père Joël a été gardien de la Stella à la fin des années 70, début 80 et mon grand-père Joseph de 1937 à 1946 » raconte Gwen, l’actuel portier, revenu cet été aux sources, proche de sa famille. « Ici, c’est mon club de cœur, là où j’ai grandi et où j’ai passé 3 saisons dans ma jeunesse avant d’intégrer le sport-études à Ploufragan. L’endroit aussi où je venais voir mon père jouer lorsque j’étais petit. Je garderai toujours en mémoire l’ambiance qui régnait dans ce petit stade fermé. Elle était très particulière et cela donnait vraiment envie d’y jouer. »
À 33 ans, Gwen Bosser a donc fait le choix de « rentrer à la maison » pour réaliser ce vœu et retrouver une région où son grand-père a beaucoup œuvré pour le football. « Pendant la seconde guerre mondiale, il s’est réfugié à Plogonnec, dans le Finistère, et a créé un club qui existe toujours et évolue aujourd’hui en R3 : Les Écureuils de Plogonnec. Puis, après ses années à la Stella, il a présidé le club des Gas d’Ys de Treboul pendant 40 ans. Treboul et Douarnenez sont seulement séparés par un pont. C’est aussi là-bas que j’ai réellement commencé le foot, dans le club de cœur de mon grand-père. »
Après avoir connu le centre de formation du FC Lorient et les niveaux nationaux dans certains clubs de la région, le dernier rempart compte bien profiter pleinement de ce nouveau projet sportif, quatorze ans après son départ « C’est un bon petit club qui évolue au plus haut niveau régional. J’ai aussi retrouvé pas mal de copains avec qui j’avais joué dans le passé. C’est agréable. Mon père est toujours présent puisqu’il s’occupe cette année de la catégorie U11. » Papa d’un petit garçon de deux ans, il faudra encore attendre quelques années avant, pourquoi pas, de voir une 4ème génération évoluer dans les buts de Douarnenez.
Crédit photo : Le Télégramme / Christian Rose
Rédaction par la revue Vestiaires