Le football amateur offre un réel vivier d’acteurs à la trajectoire atypique. Qu’ils soient frères, ancien joueur professionnel ou femme passionnée par le ballon rond.
Au nom de la fratrie Maillet – Nouvelle-Aquitaine / Deux-Sèvres
L’aîné s’appelle Corentin (debout, 2ème en partant de la gauche), le cadet Benoist (accroupi, 3ème en partant de la gauche). Le premier porte le brassard de capitaine et évolue au poste de milieu défensif. Le second joue latéral droit. Leur seul point commun ne réside pas dans leur nom de famille.
Depuis près d’une dizaine d’années, ils évoluent sous le même maillot. « La première fois que l’on a joué ensemble, c’était déjà avec les séniors du RC Parthenay Viennay, il y a 9 ans. Cela avait duré 4 saisons avant que l’on rejoigne un autre club du coin, l’AS Échiré Saint Gelais. Finalement, nous avons décidé de revenir au RCPV l’an dernier. Jouer ensemble fut un peu le fruit du hasard au départ même si nous avions tous les deux cette volonté », raconte Corentin. Un choix qu’aucun des deux ne regrettent. « C’est toujours aussi sympa de jouer avec son frère, d’autant plus cette année car tout se passe bien au niveau des résultats. Les équipes séniors occupent la tête de leur championnat. On récolte le fruit du travail du président, des dirigeants et de l’équipe technique qui structurent le club d’une manière incroyable. »
Avant bientôt une accession à l’échelon supérieur ? Les frangins ont déjà connu ça lors de leur première saison à Parthenay. « Nous étions montés de R3 à R2 pour notre première année sous le même maillot. Cela reste un beau souvenir. »
Leader de l’équipe, Corentin, 5 ans plus âgé que Benoist, admet avoir une approche un peu différente lorsqu’il s’agit de son petit frère sur le terrain. « L’affectif rentre bien évidemment en jeu. Parfois j’ai plus peur pour lui que pour les autres et ma réaction peut s’avérer différente lorsqu’il est directement visé. Mais j’essaie toujours de faire la part des choses. Il m’arrive de me montrer un peu plus dur avec lui qu’avec mes coéquipiers. Certainement parce que j’ose plus lui dire ce que je pense. » La fratrie Maillet compte bien écrire l’histoire du RCPV.
Yohann Rivière tient sa promesse – Bretagne / Finistère
Ancien footballeur professionnel passé par Guingamp, Le Havre ou encore Dijon, Yohann Rivière a signé cette saison dans le club de son enfance et de sa ville natale. «Ici, au FC Pont-l’Abbé, j’ai effectué mes premiers pas de footballeur avant de rejoindre le centre de formation de l’En Avant Guingamp. C’est mon club, celui de la ville de mes parents. Mon père en a été le président et j’avais promis de finir ici pour évoluer de nouveau avec mes potes d’enfance. »
Et comme l’attaquant de 37 ans est un homme de parole, il a paraphé une licence pour la saison 2021/2022. « Je réside dans le sud de la France et avec mon activité professionnelle, je ne peux pas jouer souvent. Le club l’accepte. Je veux juste prendre du plaisir dès que c’est possible et cela me tenait particulièrement à cœur de finir là où tout a commencé. »
Sa première apparition sous le maillot du club finistérien a eu lieu fin décembre, lors de la réception de l’US Quimper avec une belle victoire 3 buts à 0 à la clé. « Je suis remonté en Bretagne à l’occasion des fêtes de fin d’année et j’ai eu la possibilité de prendre part à cette rencontre. Je suis rentré en seconde mi-temps et j’ai même réussi une passe décisive. » Un moment particulier pour Yohann qui lui a donné envie de se remettre en forme pour en profiter à nouveau.
« Quatre ans que je n’avais pas disputé de matchs officiels à cause de problèmes de dos. Cette rentrée m’a motivé pour retrouver du rythme et ainsi servir le club du mieux possible dès que j’en aurai l’occasion. » Un club qui aura aussi profité du retour de l’enfant prodige pour attirer la lumière. « C’est incroyable mais j’ai reçu plus d’appels de journalistes depuis que je suis revenu à Pont l’Abbe que durant tout ma carrière professionnelle », se marre l’attaquant. Pour définitivement boucler la boucle, Yohann Rivière se fixe désormais un objectif : marquer un but avec l’équipe fanion du FC Pont l’Abbé.
Crédit photo : le Télégramme
Eva Lavalley, l’emblème du FC Sienne – Normandie / Manche
À seulement 27 ans, Eva Lavalley est déjà une figure incontournable du FC Sienne. Depuis cette saison, la jeune femme, qui portait les couleurs du clubs jusqu’à ses 16 ans, occupe le poste d’entraîneur de l’équipe fanion et responsable du groupe séniors.
« J’ai évolué en D2 avant de mettre le foot entre parenthèse pour raison professionnelle. J’ai finalement retrouvé le FCS en tant qu’éducatrice », confie-t-elle. Après avoir pris en charge les jeunes, Eva saisit l’été dernier l’opportunité quand les dirigeants lui proposent de prendre la tête des Séniors. « Je ne me suis pas posé de questions. J’ai accepté immédiatement. J’ai la chance de bien connaître tous les joueurs pour avoir évolué avec eux durant ma jeunesse. Cela nous a même permis de récupérer quelques anciens qui ont accepté de revenir pour prendre part au projet. »
Un projet qui a débuté sur les chapeaux de roue pour la jeune femme qui a guidé son groupe jusqu’au 4e tour de la coupe de France. « D’habitude, nous sommes toujours éliminés au 1er tour, sourit-elle. Cette année, nous avons vraiment vécu une belle aventure. Nous avons évolué avec les maillots officiels de la compétition. Nous devons cette réussite à la cohésion de groupe car tout le monde se connait depuis longtemps. »
Ambitieuse, cette assistante d’éducation entend bien aider son club à gravir les échelons. « Nous espérons pouvoir monter le plus rapidement possible. Notre parcours en coupe démontre que le groupe a des qualités collectives. »
Et elle a déjà une petite idée de l’ingrédient majeur pour y parvenir. « Le plaisir ! Gérer mon groupe et tous les aléas qu’un petit club amateur rencontre me plait. J’essaie d’inculquer à mes garçons ce plaisir de jouer et de profiter de leur loisir. »
Rédaction par la revue Vestiaires