Favoriser l’insertion par le football, c’est le parti pris de beaucoup de clubs amateurs. Pour certains, l’enjeu est même encore plus fort lorsqu’il est carrément question de survie.
Pays de la Loire / Maine et Loire
La Croix-Blanche Angers Foot innove
Désireux de développer le volet socio-éducatif du football, le club angevin a lancé cette saison deux activités adaptées aux personnes déficientes. « La première, c’est le cécifoot » explique Valentin Rey, responsable technique. « Sur ce projet, nous travaillons avec un institut spécialisé dans la déficience visuelle. Nous avons deux pratiquants et avons donc décidé de mener une campagne de sensibilisation et d’inclusion auprès de nos licenciés. » Ainsi, tous les adhérents de la Croix-Blanche se sont essayés à la discipline, en même temps que les dirigeants et parents notamment ! Une initiative qui a permis de faire connaître le projet et d’ouvrir de belles perspectives. « Au mois de juin, nous organisons le Cécitour à Angers en lien avec les Jeux Olympiques et Paralympiques 2024. Diverses activités avec malvoyants seront au programme comme le tir à l’arc, la course à pied, le judo et donc le foot. » Par ailleurs, un créneau d’une heure par semaine sera organisé en faveur du sport adapté et en collaboration avec l’association « Le Club de l’Espérance. ». « Nous sommes partagés en deux groupes : les déficients intellectuels et ceux en situation d’isolement social. Tout simplement parce que la pédagogie est différente, mais cela nous arrive de nous regrouper » poursuit Valentin. La volonté de permettre à tous d’intégrer les différentes équipes guide cette démarche. « Un club de foot est un lieu de vie où chaque personne doit avoir une porte d’entrée. »
Bourgogne-Franche-Comté / Jura
Triangle d’Or Jura Foot, une autre vision de l’intégration
Né il y a 10 ans de la fusion entre Arbois Sports et le FC Salins, le Triangle d’Or Jura Foot est aujourd’hui un modèle d’intégration par le football. « Après avoir accueilli de jeunes enfants réfugiés, nous avons décidé de poursuivre le projet avec les parents, en mariant le foot avec l’apprentissage de la langue et la découverte de la culture française et régionale » introduit Jean-Louis Court, le président. Lancée sous l’impulsion de Jules Crinquand (alors BP JEPS au club) il y a un an, cette initiative baptisée « En duo pour aller plus haut » est aujourd’hui une véritable réussite pour tisser du lien social. « Chaque semaine est organisée une animation autour du sport et de la culture. Nous leur proposons notamment un apprentissage ludique de la langue avec des jeux et des sorties découverte de la nature et de l’histoire de notre région. Nous lions l’utile à l’agréable en leur donnant les moyens de s’intégrer et en les sortant des lieux où ils ont tendance à se réfugier. » Le symbole de la réussite de ce projet s’appelle Abdul. Jeune burkinabé ayant signé sa première licence au TOJF en juin 2021, il bénéficie depuis le début de saison d’un contrat aidé pour encadrer les jeunes. D’autres parviennent aussi à s’ouvrir aux autres en participant régulièrement à des séances d’entraînement avec les séniors du club. « La principale difficulté que l’on rencontre réside dans le fait que beaucoup ne restent pas longtemps dans la région. Mais le peu de temps qu’ils sont là, c’est un réel plaisir pour nous que de leur offrir l’accès à la pratique du football » conclut le dirigeant.
Crédit photo : © Capture vidéo/ Youtube – France 24
Centre-Val de Loire / Indre
L’US Argy, sauvée par des demandeurs d’asile
C’est l’histoire d’un club qui a survécu à l’été 2022 grâce à des migrants ayant trouvé refuge dans un centre d’accueil de demandeurs d’asile situés à quelques kilomètres du stade. Suite à de multiples départs, l’US Argy ne compte plus que… six licenciés à la fin de la saison dernière et envisage alors même de mettre le club en sommeil. C’était sans compter avec la proposition de l’un des joueurs de faire venir ses amis, dont la plupart sont hébergés dans ce centre d’accueil situés à 6 kilomètres du village. Tous jouaient jusque-là dans un parc et ne pouvaient que se réjouir de rejoindre une véritable structure. Le mariage de raison entre l’US Argy et les migrants était né. Avec huit nationalités différentes (gambienne, malienne, guinéenne, salvadorienne, colombienne, ivoirienne, haïtienne et française), les demandes de licences n’ont pas été simples à gérer… Le club a été contraint d’entamer la saison avec une semaine de retard, mais qu’importe ! Il pointe aujourd’hui à la 3ème place de son championnat et est devenu un véritable modèle d’intégration par le sport. Cette diversité réunit tout le monde autour du football et redonne vie au petit village d’Argy qui voit de nombreux spectateurs se rendre au stade le dimanche pour encourager ces joueurs devenus aujourd’hui une vraie famille. Et pour qui le ballon rond leur permet d’oublier tous les problèmes
Crédit photo : © Capture vidéo/ Youtube – France 24
Rédaction par la revue Vestiaires